Depuis le lundi 18 mars, une nouvelle mercuriale est entrée en vigueur au Gabon, touchant principalement le secteur agro-alimentaire et certains matériaux de construction. Cette mesure, prise par le gouvernement de la transition, vise à réguler les prix et à rendre certains produits plus accessibles à la population.
Selon les dispositions de cette nouvelle réglementation, le ciment, le fer à béton, le gravier et le sable sont désormais soumis à des prix plafonds sur l’ensemble du territoire national. Par exemple, les diamètres 8, 10 et 12 du fer à béton sont respectivement fixés à 3200, 5000 et 7350 FCFA selon la nouvelle mercuriale.
Cette initiative a été accueillie avec un mélange de satisfaction et de préoccupations. Si la baisse des prix réjouit les ménages, les entreprises du secteur de la construction expriment leurs inquiétudes quant à la viabilité économique de cette mesure. Saga Diallo, un revendeur de ciment à Owendo, souligne les défis auxquels il est confronté, notamment la pression sur les marges bénéficiaires et les coûts logistiques croissants.
Pourtant, du côté des fournisseurs de matériaux de construction, tels que la carrière Barracuda à Owendo, les opérateurs économiques ont rapidement mis en œuvre les ajustements nécessaires pour se conformer à la nouvelle réglementation. Karl Leboutsou, responsable du personnel d’une entreprise d’exploitation, a affirmé que les nouveaux prix ont été affichés dans toutes les zones concernées dès le premier jour d’entrée en vigueur de la mercuriale.
Pour atténuer les préoccupations des entreprises, les autorités gabonaises ont annoncé la suspension de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) pour une période de trois mois, spécifiquement pour la production et la vente de ciment et de fer à béton. Cela vise à soulager temporairement les charges financières pesant sur les acteurs du secteur de la construction.
Cependant, alors que le Gabon s’engage dans cette nouvelle politique tarifaire, la question du suivi et de l’application rigoureuse de cette mercuriale reste cruciale pour garantir son efficacité à long terme et son impact positif sur les populations. Les observateurs s’accordent à dire que des efforts supplémentaires seront nécessaires pour trouver un équilibre entre la protection des intérêts des consommateurs et la viabilité économique des entreprises du secteur.