Au Gabon, la récente réouverture des concours étatiques pourrait représenter une lueur d’espoir dans la lutte contre le chômage, notamment parmi les jeunes demandeurs d’emploi. Cette mesure intervient après plusieurs années de suspension des recrutements dans la fonction publique, en vigueur depuis un arrêté de 2018 visant à maîtriser l’évolution de la masse salariale de l’État et à mieux gérer les ressources humaines.
Avec un taux de chômage des jeunes atteignant 36 % selon l’Organisation internationale du travail (OIT), le Gabon se trouve parmi les pays affichant les taux de chômage les plus élevés en Afrique subsaharienne. Plus de 87 % des demandeurs d’emploi sont âgés de 16 à 34 ans, ce qui en fait le 9ᵉ taux mondial le plus élevé, avec 22 % de la population mondiale concernée.
La réouverture des concours publics, sous l’égide du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), offre de nouvelles opportunités d’emploi aux jeunes gabonais. Cependant, cette initiative n’est pas exempte de défis. L’affluence accrue lors des concours, en particulier pour des institutions comme l’École normale supérieure (ENA) et l’École de préparation aux carrières administratives (EPCA), met en lumière les déséquilibres entre l’offre et la demande. Des problèmes tels que l’anarchie, la désinformation et l’inadéquation entre les critères d’embauche et les compétences des postulants soulignent également les défis auxquels est confronté le système de recrutement au Gabon.
Cette réouverture des concours révèle par ailleurs des lacunes dans la formation et la compétence des jeunes, qui sont souvent contraints de s’adapter rapidement à l’évolution du marché du travail, privilégiant parfois l’entrepreneuriat par rapport à une formation académique classique.
Le gouvernement gabonais a clairement identifié la lutte contre le chômage comme une priorité, en témoigne la création d’un département ministériel dédié à cette cause. Il est impératif que ces efforts se poursuivent et s’intensifient pour améliorer la situation économique et sociale des jeunes au Gabon, en garantissant des opportunités d’emploi adaptées aux compétences et aux besoins du marché.
