Hier à la barre, Noël Mboumba a jeté une lumière crue sur les dessous troublants de la justice gabonaise sous le régime Bongo-Valentin. Accusé dans l’affaire des malversations financières à la Société gabonaise de raffinage (SOGARA), l’ancien directeur général a révélé des pratiques scandaleuses lors de ses auditions post-arrestation dans le cadre de la très controversée opération Scorpion. Selon lui, la juge d’instruction lui dictait ses déclarations pour incriminer Brice Laccruche Alihanga (BLA) tout en retirant les noms de Noureddin Bongo Valentin et Ali Bongo Ondimba de ses déclarations.
« La juge d’instruction me dictait les déclarations à mettre dans mes procès-verbaux. J’ai subi des pressions afin de retirer les noms de Noureddin Bongo Valentin et Ali Bongo Ondimba et surtout pour modifier mes déclarations ! » a confié Noël Mboumba.
Ces révélations soulèvent des questions alarmantes sur l’intégrité et l’impartialité de la justice gabonaise. Le fait que Noël Mboumba n’ait passé que trois mois en prison, alors que ses acolytes y ont été enfermés près de cinq ans, renforce l’idée d’une justice instrumentalisée et d’un possible accord entre lui et la Young Team pour obtenir sa libération anticipée.
La déclaration controversée de Noël Mboumba, faite au lendemain de sa sortie de prison, avait déjà semé le doute. Dans celle-ci, il chargeait lourdement Brice Laccruche Alihanga, le présentant comme un grand criminel financier et allant même jusqu’à l’accuser de préparer un coup d’État. Cette sortie, entachée d’incohérences, avait suscité la polémique et les soupçons de manipulation.
Les accusations portées par Noël Mboumba mettent en lumière des pratiques qui, si elles sont avérées, montrent une justice utilisée comme un outil de règlement de comptes politique. Ces révélations devraient inciter à une enquête approfondie sur le fonctionnement de l’appareil judiciaire dans cette affaire, pour rétablir la confiance du public dans les institutions gabonaises.
La vérité sur l’affaire SOGARA est loin d’être entièrement dévoilée, mais les paroles de Noël Mboumba ajoutent une nouvelle dimension inquiétante à ce scandale. À l’ère de la Restauration des Institutions, le peuple gabonais mérite une justice équitable et transparente, loin des pressions et des manipulations politiques.